Les déclarations intempestives de notre cantatrice Latifa Raafat rapportées par le journal Al-Massae, exposant ses démêlés avec le magazine Fémina, nous laissent littéralement atterrés, tant elles témoignent d’une absence dramatique de la moindre préoccupation communicationnelle et du moindre souci pour une image de marque !
Ceci est plus que significatif. Il illustre de la manière la plus frappante comment une artiste marocaine gère son image de marque : en crachant dans le couscous. Au moment même où une artiste libanaise ou égyptienne ne daigne descendre de sa voûte de firmament que pour nous gratifier d’un sourire majestueux, alors que nous sommes au comble de l’extase. Nous nous exténuons à l’applaudir comme des fanatiques illuminés par cette grâce divine qui nous offre plus qu’une raison pour fantasmer, aimer, vaincre et enfin vivre !
C’est cela une artiste. Elle entretient les rêves, enflamme les cœurs et adoucit les mœurs. Tout cela est hélas à l’opposé de cette « affaire Latifa » qui n’est qu’un étalage de misère, de mesquinerie et de niaiserie. Une artiste qui se rabaisse à cela perd toute aura et devient une épicière préoccupée de son petit gain et de ses petits règlements de compte !
Oui, chère Latifa
Oui. Ces journalistes ont publié des photos à votre insu et sans votre accord, mais c’est vous qui leur avez donné l’occasion de les prendre ! Où est donc le problème?
Oui. Dans l’une de ces photos que vous leur avez fournies, nous vous découvrons embrasser un homme qui se révéla votre défunt frère. Mais alors, où est donc le problème ?
Oui. Votre salon est pris en noir et blanc ! Est-ce un scandale ? Vos employées sont prises en photo sans l’uniforme de service. Est-ce une hécatombe ?
Oui. Vous aviez exigé, du magazine Fémina, qu’on vous remette l’ensemble du dossier avant la publication pour que vous puissiez le consulter avant de donner votre feu vert. Mais à notre connaissance, un journaliste n’est nullement censé acquiescer, car cette demande est offensante. Si la personne interviewée n’a pas confiance, elle n’a qu’à refuser d’accorder la dite interview !
J’avoue, j’ai beau chercher, je ne trouve nulle méchanceté dans le travail de Fémina. Hélas, si méchanceté il y a, elle est du côté de notre dulcinée chanteuse qui réclame 200 millions de centimes pour dédommagement de, je ne sais quel tort. À moins que ce ne soit le prix qu’elle réclame pour pulvériser sa propre image de marque !

Najat et les vaches qui rient !
Un jour, la chanteuse populaire Najat Aâtabou a osé l’irréparable en déposant un dossier étrange devant un juge pour réclamer des centaines de millions à 2M. L’accusant de passer un spot publicitaire « La vache qui rit » qui contient le mot « al3adama » que la cantatrice considère sien. C’est-à-dire sa propriété exclusive émanant de son propre dictionnaire linguistique. Le juge, ce jour-là, écarquilla les yeux avant d’envoyer Najat, non pas à compter les millions, mais toutes « les vaches qui rient » de cette mésaventure extravagante.
Latifa, contrairement à Najat, s’apprête à son tour à compter non pas les vaches ou les millions, mais les moutons applaudisseurs que nous sommes et qui filent à toute allure de peur d’être tondus par le ciseau rouillé d’une communication, dont l’ego démesuré est tranchant.
Une artiste qui se rabaisse à cela perd toute aura et devient une épicière.
La déesse géante et les nains marocains !
Latifa nous dit qu’elle ne s’est prêtée à la séance photo qu’après avoir été convaincue que le photographe était italien. Ce qui signifie qu’un photographe marocain, aussi performant soit-il, n’est qu’un petit marocain !
Elle n’a été convaincue d’accorder l’interview qu’après avoir appris que Fémina est imprimé en Espagne ! Ce qui signifie qu’un imprimeur marocain, aussi performant soit-il, n’est qu’un petit marocain !
A-t-on vu une artiste qui insulte ceux qui l’applaudissent et s’abaisse devant ceux qui ne la reconnaissent même pas et quand ils le font, c’est avec une condescendance hautaine ?!
Mais là où le bât blesse, c’est quand notre starlette déclare fièrement à Al-Massae « qu’elle ferme sa porte définitivement à jamais, au grand jamais et qu’elle n’accordera la moindre interview à aucune publication mensuelle ». Pauvres de nous, nous mettons nos mains sur nos cœurs :
« Bon Dieu, quelle catastrophe ! Notre déesse n’apparaîtra plus sur nos magazines ! De quel crime nous sommes-nous rendus coupables pour mériter un tel châtiment divin ? Qu’avons-nous fait pour que la déesse de la fertilité nous abandonne à notre malheureux sort ? »
Nous le savons de science certaine que sans la grâce de notre diva, la terre va être frappée de sécheresse, les arbres déflorés, les jardins ravagés, les plages abandonnées, les femmes en pleurs et les hommes déboussolés.
NoorMarketCom pense avoir trouvé la solution miracle. Celle-ci consiste à nous joindre à Fémina dans un acte de rédemption. Ensemble, nous irons choisir, selon les recommandations de nos vénérables ancêtres, un bouc bien gras que nous égorgerons en sacrifice expiatoire devant le seuil de notre diva « en déployant sur elle l’opprobre », « llouhou 3liha l3ar ». Le tout est accompagné de nos pleurs et nos supplications afin de détourner sa colère et récupérer sa bénédiction.
Et tout d’un coup, la terre retrouve sa verdure : les jardins leur floraison, les femmes leur fraîcheur, les hommes leurs élans amoureux et les fleuves retrouvent leur marche majestueuse pour irriguer d’autres terres lointaines et attendrir d’autres cœurs.



